La production de farine BAMiSA®
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15/06/2023 |
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Ce document donne les indications qui permettent, de fabriquer de la farine infantile enrichie (ou composée) BAMiSA par les UPA. Le Document 03a « La fabrication de farine composée BAMiSA en photo » illustre ce document. Les procédures de fabrication proposées utilisent des méthodes et des moyens traditionnels, "artisanaux", mis en ordre de façon à rendre la fabrication simple, fiable, peu coûteuse et accessible à tous. Bien qu'utilisant des ressources locales et bien qu'appliquant des méthodes artisanales, les UPA sont capables de fabriquer de la farine de qualité conforme à la réglementation pour cette catégorie d'aliment et répondant aux « Critères de qualités des sachets de farine BAMiSA » (Document 03f). Cette farine, et l’amylase naturelle qui lui est jointe, permettent de préparer de la "bouillie concentrée liquéfiée" (BCL). Pour que cette farine puisse porter le nom de marque BAMiSA®, déposée par l'Association de Promotion du Projet BAMiSA (APPB), l'UPA doit avoir signé et doit respecter la « Charte du Projet BAMiSA » (Document 01d). La fabrication de farine selon le procédé BAMiSA se fait en plusieurs étapes :
La collecte des ingrédients demande des compétences en matière d'achat, pour se procurer les meilleurs ingrédients aux meilleurs prix. Les activités en milieux ordinaire (préparation des grains) sont confiées à toutes personnes capables d'utiliser les gestes traditionnels (lavage, séchage, tri, grillage,….) Les activités en milieux propre (manipulation de la farine) sont confiées à des personnes bien formées, capables de travailler avec rigueur, propreté et rapidité. 1ère étape : La collecte des ingrédients.Cette étape a pour objectif d'acheter des ingrédients de bonne qualité et selon les quantités nécessaires données par le tableau 1. Même si les ingrédients de bonne qualité sont plus chers, il peut être préférable de les acheter. Ils produiront moins de pertes et leur préparation demandera moins de temps de travail. Si l’UPA dispose de trésorerie suffisante et d’un espace de stockage adapté (sec et sécurisé), les ingrédients seront achetés pendant la période où ils sont meilleur marché. Petit Mil ou Maïs, en fonction de la zone géographique. Arachides : Quantités d’ingrédients à prévoir
Tableau 1. Quantités d’ingrédients à prévoir pour le mélange ‘‘ 621 ’’ Ce tableau permet de connaitre
2ème étape : La préparation des grainsLes objectifs de cette préparation sont de :
Le vannage et le lavage du petit mil et du soja permettent de :
Le calibrage par tamisage du soja est utile si les grains sont de tailles très variées. Il permet d'éliminer les très petites graines, immatures, pauvres en matières grasses et qui risquent d’être trop brûlées lors du grillage. Utiliser des tamis de taille 4 x 4 mm ou 5x5 mm, selon la taille des grains. L'utilisation de cuvettes, percées avec une mèche de 4 ou 4,5 ou 5 mm, convient également. Le tri manuel
Le séchage Le séchage des grains se fait sur des séchoirs (tables extérieures en ciment ou sur des plateaux mobiles) bien aérés et ensoleillés. Pour assurer une production plus importante ou travailler en zone humide ou en période de vents de sable ou en raison de mouches invasives, il peut être nécessaire d’avoir un séchoir couvert de plastique transparent ou de tôles ou d’avoir un séchoir solaire ou de sécher dans une pièce bien ventilée (éventuellement avec chauffage d’appoint). L’avantage des plateaux mobile est de pouvoir les déplacer vers les endroits les plus ensoleillés ou de les mettre à l’abri. Ces grains préparés peuvent être stockés quelques temps dans des contenants fermés. 3ème étape : Le grillage des grainsLe grillage a 4 objectifs :
Les grilloirs rotatifs ou grilloirs-tambour (voir les photos du Document 03a) permettent d'obtenir un grillage homogène. Ils occasionnent moins de fatigue et consomment moins de bois. Selon l’humidité résiduelle des grains, la quantité et la taille des grains et l’ardeur du feu, le grillage peut demander 30 à 45 minutes. Il doit être arrêté avant de sentir la moindre odeur de brûlé. Si on utilise des poêles, des marmites en aluminium ou en terre, remuer en permanence les grains avec une louche ou une grande cuillère. Le grillage est une tâche délicate. Dès que commence le brunissement des grains, ou que l'intérieur jaune des grains de soja commence à devenir légèrement rose (début de la réaction de Maillard), il est impératif de stopper l’opération, ce qui évitera la destruction des acides aminés, en particulier la précieuse lysine. Le grillage craquelle les peaux, ce qui facilitera dépelliculage et décorticage. Le grillage ne détruit pas les aflatoxines qui contaminent parfois les grains, en particulier d'arachides et de maïs. Pour limiter au maximum les aflatoxines dans la farine, il faut donc utiliser des grains de bonne qualité, bien les laver et les trier soigneusement. En zone humide ou quand le combustible (Bois) n’est pas trop cher ou quand on est pressé, il est possible de commencer le grillage de grains sans attendre qu’ils soient complètement séchés ou même après avoir été égouttés. Séquence particulière « lavage – égouttage – grillage » 4ème étape : La confection de la farineL'objectif est d'obtenir de la farine qui atteigne les critères de qualité bactériologique et chimique tels qu'ils sont indiqués dans le Document 03f "Critères de qualité". Pour cela :
La confection de la farine se fait par une succession de tâches : a) Refroidir rapidement les grains sortant du grilloir de façon à arrêter leur cuisson. Pour cela, les transvaser plusieurs fois dans de grands plats ou des bassines métalliques bien propres. (Si le refroidissement est fait par étalement au sol, verser les grains grillés sur une natte propre recouverte d'un linge bien lavé pour limiter les contaminations bactériennes). Dès qu'ils sont refroidis, mettre les grains à l'abri des mouches et autres sources de contaminations en attendant qu’ils soient mélangés aux autres ingrédients. b) Décortiquer le soja pour éliminer le plus possible les enveloppes qui ne sont pas digestibles. c) Dépelliculer l’arachide en roulant et frottant les grains grillés les uns contre les autres dans un linge ou un sac très propre. Les germes seront conservés. d) Vanner le petit mil grillé, le soja grillé-décortiqué et l'arachide grillée-dépelliculée. e) Eliminer très proprement les éventuels grains brûlés (de soja, arachides, maïs) à la main, bien lavée ou gantée ou avec une pince (faite, par exemple, avec une bande de tôle de 1 cm, pliée). f) Si les ingrédients grillés ne peuvent pas être utilisés le jour même, les stocker dans des récipients hermétiquement fermés dans le magasin des produits semi-finis. Si leur temps de stockage est de plusieurs jours, ou s’ils n’ont pu être gardés à l’abri de l’humidité, un nouveau grillage de courte durée sera nécessaire. g) Peser chaque ingrédient h) Le sucre et le sel peuvent être mélangés ensemble avant d’être incorporés aux autres ingrédients. Cela permet de mieux disperser le sel iodé. i) Si des compléments minéraux et vitamines sont ajoutés à la farine, les disperser dans le mélange sucre-sel. (Cf. Document 03h) j) Puis verser tous les ingrédients pesés dans une grande bassine et bien les mélanger par transvasements successifs d'une bassine à l'autre ou avec une grande cuillère métallique. k) Vérifier la propreté du moulin. Verser le mélange d'ingrédients dans la trémie du moulin et les moudre tous ensemble. La mouture améliore le mélange. (Le fait d'écraser les grains tous ensemble permet d'éviter la libération de l'huile des grains d’arachide et de soja. Le sucre, mélangé aux autres ingrédients, s’écrase sans coller aux meules ou aux grilles). La qualité du moulin doit permettre d’obtenir une mouture bien fine. Si nécessaire, moudre une deuxième fois de manière à obtenir une farine plus fine. l) Tamisage-refroidissement avec un tamis fin bien lavé et bien sec. Le tamisage immédiat permet de refroidir la farine et améliore encore le mélange des ingrédients. Il élimine les grains mal écrasés et les sons restants qui pourraient irriter les intestins des enfants. Si le tamisage retient beaucoup de matières et pour éviter de trop grandes pertes, remettre ces matières à moudre dans le lot suivant.
Tableau n°2 : proportion des ingrédients pour le mélange en poids
5ème étape : Préparation de l'amylase naturelleCf. Document 04c – La préparation du malt pour la bouillie. Cf Document la préparation de l’amylase naturelle de patate douce (en préparation)
6ème étape : Conditionnement de la farine et du "malt pour la bouillie"Le conditionnement de la farine se fera sans délai à la suite du tamisage. Cela pour éviter toute contamination et reprise d'humidité de la farine. Ne pas conserver la farine en vrac (ou la mettre brièvement dans des contenants hermétiques). La bonne qualité du conditionnement participe à la qualité du produit. L'objectif est d'obtenir des sachets qui répondent aux 5 critères d'expertise :
a) Les UPA conditionnent la farine dans des sachets normalisés BAMiSA® b) Remplissage des sachets. Pour peser correctement les 500g de farine par sachet, utiliser une balance à cadran ou électronique de portée de 2 Kg. (Remettre à 0 de temps en temps. Le bon réglage de la balance peut être vérifié avec un poids étalon de 500 g). L’utilisation d’une balance à plateaux (type Roberval) et d'un poids de 500 g est fiable, rapide et précise.
c) Fermeture des sachets remplis.
d) Conditionnement de l’amylase naturelle
Tableau N° 3 Quantité d’amylase naturelle à joindre à la farine dans un petit sachet : Il est possible d'organiser le travail ’’à la chaîne’’, sur un même plan de travail : Pré-remplissage - Ajustage du poids sur la balance – 1ère Soudure - Insertion du sachet de malt – 2nd Soudure. e) Identifier L’étiquetage du sachet normalisé sera complété par
Les sachets terminés seront conservés dans des contenants bien fermés et résistant aux rongeurs. Bien sèche et conditionnée dans un sachet bien hermétique, la farine peut se conserver six mois à partir de la date de fabrication inscrite sur le sachet. Prévoir des suremballages et étiquetages pour le transport hors de l'UPA. N.B. Pour les acheteurs réguliers, il est possible de limiter le prix de la farine au minimum en utilisant le sachet normalisé BAMiSA® comme sur-emballage. Mettre alors les 500g de farine dans un sachet plastique très fin ou un sachet papier, et glisser ce sachet dans le sachet normalisé BAMiSA. Ce sur-emballage sera rapporté par la famille lors de l’achat de 500g de farine. Ne pas oublier de donner le petit sachet d’amylase naturelle et d’expliquer la façon de l’utiliser. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES TÂCHESpour fabriquer de la farine BAMiSA,
Tableau n°4 : récapitulatif des tâches
Indications complémentaires utiles à la production de la farine BAMiSA, dans les Unités de Production Artisanale (UPA) La farine n'est pas un aliment qui se consomme tel-quel. Elle permet de préparer de la bouillie, et c'est la qualité de la bouillie qui est déterminante d'une bonne alimentation. Pour cette raison, la farine BAMiSA est accompagnée d’amylase naturelle, malt ou patate douce, dont la qualité amylasique permet de liquéfier la bouillie épaisse (au lieu de la diluer) et de lui donner sa haute densité protéino-énergétique. La qualité amylasique le l’amylase naturelle (AN) participe ainsi à la qualité de l'ensemble « Farine - AN » Les UPA ont pour objectif le respect des normes qui définissent ce type de produit (1), normes reprises par le Document 03f "Critères de qualité". Les UPA sont seules responsables de la qualité de leur production. Atteindre ces objectifs nécessite aussi de la part des responsables de l'UPA :
Les UPA qui ont signé la Charte et qui produisent de la farine sous le nom de marque BAMiSA® bénéficient de l'expertise annuelle de leur farine et de l’AN, assurée par l'APPB et le Laboratoire Départemental de Seine Maritime 76 France. Cette expertise permet de guider leur travail et de les aider à atteindre les objectifs de qualité. Les UPA n’ont pas d’obligations de moyens, c’est-à-dire qu'elles sont libres d'adopter les moyens de production qu'elles jugent les mieux adaptés à leurs conditions de travail. Le travail en réseau avec les autres UPA et avec l'APPB permet de rester dans cette dynamique de qualité. Cet objectif de qualité permet aux UPA BAMiSA et à l’APPB d’être crédibles auprès des structures publiques et privées de Santé en charge des problèmes de nutrition, auprès des Associations, des ONG nationales et Internationales et de toutes structures susceptibles d'utiliser de la farine BAMiSA®. La bonne qualité des farines BAMiSA® a un retentissement positif sur l'ensemble des acteurs du «Projet BAMiSA». A) A propos du maïs en remplacement du petit milLe taux et la qualité des protéines du petit mil sont sensiblement meilleurs que ceux des autres céréales. Si le petit mil manque ou n'est pas du tout cultivé dans la région, le remplacer par une autre céréale comme le maïs. La préparation du maïs est difficile et longue. Le maïs charançonné entraîne beaucoup de pertes. Le maïs est aussi plus difficile à faire sécher. Il se décortique difficilement et donnera au moment du tamisage davantage de son. B) A propos des lieux de travailLes documents 08a donnent des indications architecturales pour bien organiser les phases de travail et faciliter la mise en œuvre des objectifs de qualité. C) A propos de la qualité bactériologique La bonne qualité bactériologique des farines et de l’AN doit être un objectif des UPA. Cependant, la farine est consommée sous forme de bouillie. Même si la farine et l'eau sont imparfaites du point de vu bactériologique, au sortir de la casserole, la bouillie est "stérile" du fait de sa cuisson. a) Hygiène des matières premières b) Hygiène des locaux.
c) Hygiène des mains
d) Hygiène vestimentaire et des personnes
e) Entretien et propreté du matériel
f) Propreté du moulin
D) A propos de la mouture de l’amylase naturelle
E) A propos des tâches finales après grillage
F) A propos du sel IodéN’acheter que du sel iodé. Comme la teneur en iode des sels iodés diminue avec le temps essayer de trouver des sels qui ont été iodé récemment. G) A propos de la formule « 621 »C’est un moyen mnémotechnique valable pour le mélange en poids des ingrédients préparés « 60%, 20%, 10%, … », mais qui s’applique aussi au mélange en volumes « 6 volumes de céréale préparée, 2 volumes de soja préparé, 1volume d’arachide préparé » utilisé pour la préparation de farine BAMiSA dans les Groupes de Fabrication communautaires (GFC) H) A propos du conditionnementLe conditionnement doit respecter les normes qui encadrent l'étiquetage et celles qui concernent la nature de l'emballage. Il doit être bon marché, c’est-à-dire ne pas avoir un coût disproportionné avec ce qu'il contient. Les mentions qui doivent figurer sur l'emballage ou sur une étiquette papier jointe est réglementée par la "Norme générale pour l'étiquetage des denrées alimentaires préemballées" CODEX STAN 1-1985 - Rév. 2010 :
La plupart des législations locales imposent que l'épaisseur des sachets plastiques soit supérieure à 60 microns pour être considérés comme recyclables. Le nom BAMiSA est un nom de marque déposé à l'OAPI et à l'INPI par l'Association de Promotion du Projet BAMiSA (APPB). Les UPA peuvent utiliser les sachets labellisés BAMiSA® dès lors que la Charte BAMiSA a été signée et tant qu'elle est respectée. L'APPB a conçu des sachets qui respectent les normes d'étiquetage et d'épaisseur. Les sachets labellisés BAMiSA® sont identiques pour toutes les UPA. L'APPB a fait le choix d'utiliser des sachets de Poly Ethylène Haute Densité (PHED) de 62 microns qui présentent un très bon rapport qualité/prix. Ils sont commandés en grandes quantités de façon à obtenir les meilleurs tarifs. Les producteurs qui n'adhèrent pas à la Charte et qui souhaitent fabriquer de la farine "selon la méthode BAMISA" et la vendre à des fins commerciales ne peuvent pas utiliser le nom de marque « BAMiSA », que ce soit avec ou sans le ®. Cependant la mention "selon la méthode BAMiSA" peut être inscrite sur les sachets en dessous du nom choisi par le producteur.
(1) En particulier : Normes Codex pour les aliments traités à base de céréales pour nourrissons et enfants en bas âge", CODEX STAN 74681 et "Lignes directrices pour la mise au point des préparations alimentaires d'appoint destinées aux nourrissons du deuxième âge et aux enfants en bas âge" CODEX CAC/GL 08- 1991 (2) Le principe de marche en avant est la mise en place d'une démarche qualitative de l'hygiène avec pour principe de base que les produits sains ne doivent pas croiser le chemin des produits souillés.
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